Trumpzilla contre les antivaxxraptors
Nous risquons d’assister dans les trimestres à venir à l’auto-cannibalisation des Républicains américains (‘droite’), en raison de l’obsession d’une fraction significative d’électeurs Républicains, de leur nouvelle passion, pour beaucoup leur raison d’être, à laquelle ils consacrent tous les jours les titres de leur presse (Revolver, Gatewaypundit, …): j’ai nommé, les vaccins anti-COVID. Ce ne sont pas les Démocrates qui gagnent les élections — ce sont désormais les Trumpistes qui les perdent.
Suivez le guide.
Aux États-unis, les antivaxx sont traditionnellement des Noirs américains, qui détestent tout ce qui émane du gouvernement par des motifs historiques, mais surtout des électeurs trumpistes, qui détestent tout ce qui émane du gouvernement parce que c’est le gouvernement. (Sauf les chèques du gouvernement, qui semblent ne pas souffrir de la contamination maléfique.)
Les vaccins occidentaux anti-COVID sont nés de l’Opération ‘Warp Speed’, dont le mérite revient intégralement à Trump et son administration. Warp Speed est un partenariat public-privé qui a permis de réduire de 80% le délai de mise au point des vaccins, et donner sa pleine mesure à la technologie mRNA, désormais paradigmatique de la science médicale — au sens fort, celui de Thomas Kuhn — avec d’intéressants développements, déjà, dans la recherche contre le cancer. (Rappelons aux distraits que selon les antivaxx, la technologie mRNA permet également à Bill Gates de contrôler à distance le cerveau de Madame Michu, tandis qu’il organise en parallèle la variole du singe, Christian Perronne dixit).
Hier encore (22 janvier 2023), Trump faisait l’éloge des vaccins Trump, constatant qu’ils ont sauvé des dizaines de millions de vie de par le monde — ce qui est désormais une vérité statistique épidémiologique élémentaire — et permis le retour à la normale quand en Chine tout le monde aura été incarcéré pendant trois ans.
Ce que les antivaxx ne peuvent tolérer, qui *exigent* à présent de Trump qu’il désavoue ‘ses’ vaccins, à peine de ne le plus jamais soutenir et même, de le combattre activement. Good luck with that, Trumpzilla !
Sans les antivaxx, qui représentent probablement dans les 35% de l’électorat Républicain (sic), aucun candidat Républicain ne gagnera jamais plus une élection. Malheur à celui qui veut gouverner le peuple en heurtant ses préjugés (Goldsmith, Histoire de Rome, 1807, p. 42). C’est aussi simple que cela et il est douteux que cette nouvelle loi d’airain des élections américaines ait échappé aux stratèges Démocrates ! On devine, par avance, les délices et millions que mettront les ‘super-pacs’ Démocrates à financer des publicités électorales donnant la parole à la frange des électeurs Républicains qui vit en caleçon dans la montagne, persuadés que les ‘vaxxins’ (comme ils disent) sont la nouvelle figure de l’Antéchrist qui a pris possession du corps de Donald Trump, anciennement considéré comme le nouveau Jésus. On sent la combinaison gagnante.
Le piège est donc parfait et il n’existe aucun moyen rationnel d’en sortir, parce que les antivaxx ne se contenteront plus du silence de Trump: ils exigent un désaveu complet et public des vaccins Trump par Trump et iront le chercher, au besoin, jusque dans les lieux d’aisance de Mar-a-Lago.
Ce que Trump ne peut concéder, car ce serait désavouer le réel. Pire: désavouer Trump, et l’une des réalisations les plus magistrales de son administration.
Trumpzilla contre les antivaxxraptors : il n’y aura pas d’Achille dans ce combat. Seulement des losers, déchiquetés tels Hector devant les remparts de Troie.
Drieu Godefridi, PhD
(Rappelons qu’il n’existe à ce jour aucune étude sourcée publiée — pas 1, dans aucun pays — qui accrédite aucun des fantasmes colportés par les Moi-Soleil antivaxx depuis trois ans, c’est-à-dire dès avant l’arrivée des vaccins anti-COVID.)
