Stupeur et considérations de Monsieur Alphonse Maison

Drieu Godefridi
12 min readDec 27, 2021

--

Alphonse Maison était aussi large qu’il était petit ; une vraie boule de muscles. Mais il était agile et mobile comme une toupie, sautant de-ci, de-là avec la même facilité que s’il pesait la moitié de ses 140 kilos.

Alphonse Maison n’était pas psychiatre, il n’était pas policier ; Alphonse Maison n’était ni détective ni avocat, pas plus qu’expert financier. Il avait un jugement sûr et cela se savait ; alors les gens venaient le consulter. Alphonse Maison était consultant. Un consultant généraliste et sans façon, car il n’y avait aucune sorte d’affaire qu’il refusait, pour peu qu’elle pique sa curiosité.

Se tenait, ce matin, dans son large et lumineux appartement des Étangs d’Ixelles, une femme d’une trentaine d’années, de taille moyenne, sèche et athlétique, à l’abondante chevelure noire. Souriante, visiblement nerveuse, comme l’étaient au premier contact la plupart des gens qui venaient consulter Alphonse Maison, la jeune femme prit le siège qu’on lui offrait.

Se carrant sur le sien, Maison adoptait l’attitude qui lui était coutumière : attendre. Laisser son interlocutrice prendre l’initiative de la conversation. Il n’aimait pas forcer les gens. Finalement, la jeune femme :

— Je suis victime de violences.

— Amaï ! Qui en est l’auteur ?

— Mon compagnon. Mon ex-compagnon. Je ne sais plus quelle attitude adopter.

— Avez-vous songé à la police ?

— Oui. Oui, mais cela ne me convient pas. Je ne veux pas qu’on soit trop dur avec lui. De plus, il réside en Allemagne. À Göttingen.

(De sa patte aux proportions monstrueuses, Maison prend des notes.)

— De quelles violences parlons-nous ?

La jeune femme gigote de plus belle. Elle s’est présentée comme Sylvie Robert. Des larmes lui montent aux yeux.

Pour faire diversion et parce que l’envie lui en prend souvent en fin de matinée, Maison s’extrait de son vaste fauteuil avec une facilité déconcertante vu sa masse, pour se diriger vers le chariot des alcools et liqueurs. Comme il l’atteint :

— Je vous sers quelque chose ?

— Non, merci.

Maison se sert un Campari sec sur glace, et comme il se rassied face à Sylvie Robert, celle-ci enchaîne :

— Ce sont des violences de tous ordres. Physiques, psychologiques, … Morales.

— Je comprends. Qu’attendez-vous de moi ?

— Un conseil. On m’a recommandé votre clairvoyance et votre capacité à offrir des conseils pratiques et efficaces.

Maison sourit. Il ne cesse de s’amuser de la réputation qu’on lui a faite, lui, le gros butor de sa jeunesse, qu’on eût dit promis à la carrière d’un phénomène de foire !

— Mademoiselle — vous permettez que je dise mademoiselle ? Mademoiselle, comme vous venez de le souligner, j’essaie d’être pratique et concret. Si vous êtes victime de violence, la solution d’évidence est la police. Vous le refusez, pour les motifs indiqués. Toutefois, vous avez mentionné qu’il s’agit de votre ex-compagnon, et qu’il réside en Allemagne. Nous sommes à Bruxelles. Dès lors, j’imagine que le problème se règle de lui-même ?

— Non, parce que, souvent, je dois me rendre en Allemagne.

— Vaste est le pays des Allemands, Mademoiselle Robert. Rien ne vous oblige, je présume, à croiser le chemin de votre ancien compagnon ?

— Si, parce que nous avons une fille.

— D’accord. Garde partagée ?

— En quelque sorte.

— En quelque sorte ?

— Rien de stipulé. Nous alternons la garde en fonction de nos possibilités respectives, quasiment au jour le jour.

— Où résidez-vous ?

— Actuellement, Bruxelles. Sauf quand je dois me rendre à Göttingen.

— Pour votre fille ?

— Pour ma fille. Et parce que j’ai des activités à l’université.

Maison achève son Campari. Il l’a trouvé un peu rêche au palais. Il se projette hors de son siège pour s’en resservir un second, cette fois coupé d’orange. Observant sa visiteuse à la dérobée, il la voit tapoter nerveusement sur le clavier de son téléphone. Poliment, il attend qu’elle ait terminé, avant de reprendre :

— Le plus simple me paraît une convention sur la garde de l’enfant, qui organise nettement le partage, de façon à réduire les contacts directs entre les deux parents.

Mademoiselle Robert fait la moue. Elle ne semble guère convaincue. Un « bip » et elle recommence aussitôt à tapoter sur son téléphone. Savourant les effets de la boisson sur son corps puissant ­ — ses amis le nomment affectueusement « le Minotaure » — Alphonse Maison baye aux corneilles. Relevant le nez, Mademoiselle Robert :

— C’est lui qui me SMS.

— Votre ex-compagnon ?

— Le père de ma fille, oui. Il change constamment d’avis. Je devais récupérer ma fille demain ; il me dit maintenant qu’il préfère que ce soit ce soir. Je n’en sors plus. Göttingen est à cinq heures de train ; il y a d’abord le trajet jusque Francfort, puis le train jusque Göttingen, où je dois prendre un bus.

— Une convention obligerait les parties.

— Oui. Mais qu’en serait-il si j’ai un imprévu ? Que se passera-t-il si lui — mon ex-compagnon — change de métier, ou d’affectation ? Comment signer à la fois une convention et garder de la souplesse ?

— Convention et souplesse ne sont pas inconciliables. Si des parties s’accordent sur des exceptions dans le cours de l’exécution de la convention, cela ne pose aucune difficulté. Votre garantie est qu’en cas de désaccord, la convention prévaut. Cela vous offre un minimum de stabilité, et de visibilité.

Comme son interlocutrice ne semble pas convaincue, Maison :

— Souhaitez-vous que j’entre en contact, en votre nom, avec votre ex-compagnon ?

Sylvie Robert semble prise de panique ; elle se récrie :

— Surtout pas ! Il prendrait cela comme une agression !

— Je suis capable d’être très poli, savez-vous ! Diplomate !

— Cela n’a rien à voir ! Qu’un tiers intervienne, et ce sera la guerre !

— Si cet homme vous frappe et vous malmène, Mademoiselle, n’est-ce pas déjà la guerre ?

— Vous ne comprenez pas !

Sylvie se lève, semble hésiter, puis se rassied. Elle croise les jambes. Des larmes coulent sur son visage épuisé.

— Vous ne comprenez pas !

Maison ne dit rien. Il est habitué à ce qu’on le sous-estime, quand on ne le méprise pas. La séquence est toujours la même : il ouvre la porte de son bureau, on le prend pour un valet, l’assistant et on se demande si on ne s’est pas trompé d’étage. ‘C’est vous, Monsieur Maison ?!’ ‘C’est moi !’. Maison est comiquement laid, avec son crâne d’Ubu agrémenté du nez de Monsieur Patate, le tout coiffé d’un frisottis récessif de cheveux ; il est massif et il le sait.

— Vous ne comprenez pas !

Comme une tempête, une crise de larmes s’annonce. Sylvie Robert décroise les jambes et regarde par la vaste baie vitrée. On aperçoit la couronne des peupliers qui encadrent les étangs.

— Je ne suis pas la police : je ne peux rien faire et ne ferai rien sans votre consentement.

Sylvie semble rassérénée.

— Alors, pourquoi ne l’appelleriez-vous pas ? Ici et maintenant ; mettez le téléphone sur haut-parleur ! J’ai vécu dans la Ruhrgebiet, à Dortmund, je suis capable de suivre votre conversation.

— Mais que vais-je lui dire ?

— Que changer l’accord sur la garde à brève échéance ne se fait pas, que ce n’est pas tenable ; l’interroger, tout du moins, sur le motif de ce changement.

— Je sais ce qu’il dira.

— Peut-être mais moi, je l’ignore. Entendre la façon dont il le dira m’aidera à y voir plus clair. Qu’en pensez-vous ?

Maison songe à se servir un troisième apéritif et se ravise en pensant que son médecin, tyran de la tension artérielle, ne le lui pardonnerait jamais.

— Qu’avez-vous à perdre ? Je m’engage expressément à ne pas dire un mot !

Sylvie hésite. Elle s’agite, triture la lanière son sac à main. Finalement :

— D’accord.

Elle compose le numéro de son compagnon. (Ce qui suit est la traduction littérale de la conversation entre Sylvie Robert et son compagnon.)

— Jonas ? C’est Sylvie.

— C’est bon pour ce soir ?

— Ecoute Jonas, non ce n’est pas possible. Tu te rends compte que je suis à Bruxelles ? Qu’il va me falloir près de cinq heures jusqu’à ton appartement ?!

— Sylvie je suis désolé mais demain je commence plus tôt que prévu. Je ne peux pas garder Emilie et je n’ai aucune solution de remplacement. Tu dois la récupérer.

— Jonas, … Ce n’est plus possible. Je ne peux ni ne veux plus vivre à ce rythme. Tu imagines ce que représentent deux trajets Bruxelles-Göttingen-Bruxelles dans la même journée ?

— Pourquoi ne pas prendre une nuit dans un hôtel, puis rentrer le lendemain ?

— Parce que c’est trop cher, Jonas ! Ces voyages à répétition me ruinent, littéralement, m’assèchent financièrement ! (Sylvie monte en gamme)

— Sylvie, je suis désolé. Si je ne me présente pas demain 0600am au boulot, je le perds. Je suis désolé. Tu prends Emilie ce soir et puis tu t’arranges comme tu veux.

— Je te hais, Jonas. Je te hais, je te hais, je te HAIS !

En larmes, Sylvie raccroche.

De sa petite écriture appliquée, Maison continue imperturbablement à prendre des notes. Le ton de Jonas, visiblement peu commode, voire intransigeant, lui a paru mesuré, quasiment calme en comparaison de la tirade finale de Sylvie. Bien sûr, sa position est aisée ; ce n’est pas lui qui voyagera de nuit pour éviter la dépense d’un hôtel !

— Mademoiselle Robert, je vous propose de nous résumer. Vous êtes victime de violences multiples de la part de votre compagnon ; physiques, m’avez-vous dit, psychologiques et morales. C’est exact ?

— Oui.

— Vous ne souhaitez pas qu’un tiers intervienne directement auprès de votre compagnon. Correct ?

— Oui.

— Vous ne souhaitez pas davantage signer une convention pour objectiver le partage de la garde de votre fille. Vous ai-je bien comprise ?

— Vous m’avez bien comprise.

— Enfin, vous refusez de porter plainte auprès de la police. Toujours correct ?

— Non. Enfin, oui, je ne veux pas porter plainte en Allemagne. Il risque de perdre son boulot.

— Donc vous ne voulez pas porter plainte ?

— Si. Mais ici, à Bruxelles. Pour faire pression, que les violences cessent, sans pour autant menacer son gagne-pain.

Maison se tait. Il réfléchit.

— Je comprends. C’est votre stratégie.

— Je veux que vous m’aidiez à la réaliser. Vous êtes un homme influent, crédible, avec de l’expérience. Votre aide me serait extrêmement précieuse.

— J’aurais besoin de quelques jours de réflexion.

Sylvie se relève, cette fois d’un air décidé :

— Monsieur Maison, je vous remercie de m’avoir reçue, et je dois maintenant vous laisser. Je dois aller récupérer ma fille. Il n’y a pas d’autre solution.

— Ne craignez-vous pas un accès de violence de votre ex-compagnon, sous un prétexte quelconque ?

— En cas de débordement je ferai appel à la police de Göttingen. Je l’ai déjà fait. Je vous remercie. À bientôt !

Alphonse Maison ramène sa jeune cliente à la porte de son bureau.

— Je souhaite que nous poursuivions cet échange, lui dit-elle.

— À votre meilleure convenance. Vous connaissez mes coordonnées.

Maison se plante devant la baie vitrée. Le soleil est mort. Pour se consoler, il s’offre un Partagás 8–9–8, à son estime le meilleur des havanes. Il empoigne son téléphone et s’arrête, dans son répertoire, à « Uwe, Landeskriminalamt (LKA) BS ».

***

Il ne fallut pas trois jours à Sylvie Robert pour se produire à nouveau dans le vaste « aquarium » du Minotaure.

— Ravi de vous revoir, Mademoiselle Robert ! Vous avez pu récupérer votre fille ?

— Oui. Horrible. Glauque. Épuisant. Mais j’ai ma fille !

— Je vous en félicite. Vous êtes visiblement une mère pleine d’énergie et de détermination.

— Avez-vous réfléchi à ma demande d’aide ?

— Vous êtes toujours décidée à porter plainte, ici à Bruxelles, contre votre compagnon à Göttingen ?

— Plus que jamais. Je n’aperçois aucune autre solution.

— Très bien, Mademoiselle Robert. Alors, puisque vous me le demandez, je vais en effet vous offrir un conseil. Mais d’abord, permettez-moi de vous exposer, en toute transparence, les quelques petites démarches dont j’ai pris l’initiative depuis notre première rencontre.

Comme Sylvie Robert fronce les sourcils :

— Voyez-vous, votre demande à la fin de notre entretien était fort explicite : vous accompagner dans l’effectuation d’une plainte pénale auprès de la police de Bruxelles, pour des faits de violence sur votre personne, en mettant à profit ce que vous nommiez trop aimablement ma crédibilité et mon expérience.

— Mais oui. Pourquoi vous payerais-je, si ce n’est pour en tirer avantage ?

— Vous ne m’avez pas encore payé !

— J’en ai l’intention.

— J’en suis convaincu. Puis-je reprendre ma petite histoire ?

— Faites.

— Connaissez-vous ce proverbe médiéval « Quand ton information manque en fait, suspends ton jugement » ?

— Je vous ai tout dit !

— Vous auriez pu m’en dire bien plus encore, s’exclame le Minotaure.

Devant l’incompréhension de la jeune femme :

— J’ai pris mes renseignements. Vous avez porté plainte à trois reprises contre votre compagnon, à Göttingen.

— Ce qui prouve de façon éclatante la vérité de mon histoire !

— Mademoiselle Robert, si vous m’interrompez constamment, je n’arriverai jamais au bout de mon histoire ! Souhaitez-vous que nous prenions une petite collation alcoolisée, pour calmer les esprits ?

— Certainement pas !

Maison se renfrogne, plus Minotaure que jamais :

— Soit, je poursuis. À trois reprises, la police de Göttingen s’est présentée au domicile que vous partagiez avec Jonas, votre compagnon, n’est-ce pas ?

— Pourquoi remuer le couteau dans la plaie ?

— Pour nous aider à voir clair, Mademoiselle Robert. À cet égard, j’ai relevé avec intérêt que vous si vous avez appelé la police en urgence à trois reprises, vous n’avez jamais porté plainte. Me trompe-je ?

— Cela aussi, je vous l’ai dit, et je vous ai expliqué pourquoi ! Quel est le sens de tout ceci ? Je viens vous demander votre aide, et je suis mise en accusation ?

— Oh mais je n’accuse personne, Mademoiselle Robert, je n’en ai pas le pouvoir. Toutefois, il y a un détail qui me chiffonnait dans votre histoire. Tous les faits que vous m’avez rapportés tendaient à accréditer votre thèse selon laquelle vous êtes victime de violences et souhaitez construire une solution pour tenir à distance votre compagnon.

— Parce que c’est la stricte vérité !

— Tous les éléments rapportés, sauf un.

— Lequel ?

— Le refus d’une convention modalisant le partage de la garde de votre fille. L’argument de la souplesse ne tient pas ; une convention n’est jamais que ce qu’en font les parties. Du reste, chacun de ces faits, et leur ensemble, en ce compris cette fois le refus de la convention, est également conciliable avec une autre théorie.

— Vous délirez ! Quelle théorie ? Que j’invente, et que c’est mon ex qui est victime de violences ?! C’est ce qu’il dit, lui ! Ne soyez pas naïf ! Tous les hommes abusifs disent cela !

— Mademoiselle Robert, allons au fond. Votre compagnon vous a-t-il jamais frappée ?

— Il m’a giflée à maintes reprises !

— C’est pendable. A-t-il jamais été au-delà des gifles, vous causant des contusions, des plaies, des « bleus » comme on dit ?

— Mais vous ne comprenez pas ! Je vivais dans la terreur ! La terreur ne se nourrit pas nécessairement de violences réelles !

— Je vous l’accorde ! Alors, prenons le problème par l’autre bout : avez-vous jamais levé la main sur votre compagnon ?

À son tour, Sylvie se tait. Les lèvres frémissantes, elle semble hésiter entre les larmes, la colère ou partir. Puis :

— Oui, je l’ai giflé. Sous le coup de la colère.

— Seulement giflé ?

— Non, je l’ai frappé. Avec mes poings. C’est arrivé. En rue. Mais vous ne l’avez pas vu ! Il n’est pas …comme vous …mais …Il ne risquait strictement rien !

— Mademoiselle Robert. Vous m’avez demandé de vous aider à confectionner une plainte contre votre compagnon, qui vous a giflée, en omettant de préciser que vous le frappez. C’est un fait. Mais nous restons à la surface. Comme je vous le suggérais, allons au fond.

Quand vous quittiez mon bureau il y a trois jours, sur la foi de votre récit et de votre échange téléphonique avec votre ex-compagnon, il existait une menace directe contre votre personne. Une menace réelle. J’avais l’obligation d’en informer la police ; ce que je fis. La Polizeiinspektion Göttingen a mis en place une surveillance discrète de l’appartement de votre ex-compagnon. Ils vous ont vue y pénétrer à 18h47, pour en ressortir le lendemain, à 8h42…

— Je n’avais plus le courage du voyage retour !

— … main dans la main avec votre ex-compagnon et votre fille.

Sylvie déglutit. Comme elle s’apprête à rétorquer, Maison la devance :

— Assez de zieverderas ! La vérité est que vous ne vous êtes jamais servie de la police de Göttingen, de Bruxelles, de moi et probablement quantité d’autres personnes et institutions que comme des moyens de pression. Des façons non pas d’éloigner votre compagnon — comme vous le prétendiez ici même il y a trois jours — mais de l’obliger à vous garder ! Selon vos propres conditions ! Ce qui vous irritait tant, lors de cet échange téléphonique avec votre compagnon il y a trois jours, n’était pas d’aller à Göttingen ! Mais qu’il ne vous propose pas d’y rester — chez lui ! Je ne connais pas le fin mot de votre intimité avec votre compagnon, qui ne me regarde pas. Ce que je sais, en revanche, Mademoiselle Robert, est que votre récit et vos prétentions étaient le contraire de la réalité. Et que vous avez tenté de vous servir de moi comme d’un factotum !

--

--

No responses yet