N-VA wallonne : pour ranimer le paralytique

Drieu Godefridi
4 min readDec 14, 2023

Le possible débarquement de la N-VA en Wallonie serait un ‘game changer’ et le moyen, peut-être, de ranimer ce grand corps malade qu’est la société politique wallonne.

Qu’on en juge : la Wallonie est comme la chasse gardée du PS depuis un demi-siècle ! Depuis l’aube de la fédéralisation, dans les années 70, jusqu’à nos jours, la Wallonie est dirigée par le parti socialiste. Et quel PS ! L’un des PS les plus ignominieusement corrompu, clientéliste, bête et inefficace d’Europe.

Bien sûr, le PS n’est pas seul. Des années durant, il put compter sur le soutien servile du PSC, ensuite cdH, maintenant les Engagés, ensuite sur le soutien tout aussi servile de ECOLO. Quant au PRL, il était un coup dedans, un coup dehors, mais le plus souvent dehors.

Sous la férule très approximative du pauvre Magnette, aussi hargneux que médiocre, le PS est certes tombé à 25%, à comparer avec les 40% de voix qu’il récoltait encore à l’époque glorieuse (pour le parti) d’Elio Di Rupo.

Les résultats sont connus : la Wallonie est pauvre, parmi les régions les plus pauvres d’Europe, comme une permanente injure à son riche passé économique. Quantité de régions d’Europe centrale et de l’Est, qui étaient encore communistes et délabrées de fond en comble il y a trente ans, sont désormais florissantes, ambitieuses, entrepreneuses et plus prospères que la Wallonie — tellement. C’est que si le mur est tombé à Berlin, en 1989, il est resté bien debout dans l’esprit de nombreux Wallons pour qui ‘le parti’ est la réponse à tous les problèmes, économiques, sociaux, dégâts des eaux et métaphysiques.

Encore cette domination sans partage du PS wallon s’est-elle constamment accompagnée d’innombrables scandales et faits de corruption, si nombreux qu’on a pu se demander ce qui distinguait le PS wallon d’une simple organisation de malfaiteurs.

Depuis dix ans, les Wallons semblent vouloir se donner une alternative, enfin ! Sauf que les Wallons votent en masse pour… le PTB, qui est en fait un parti plus flamand que wallon et qui est virtuellement le seul parti d’Europe occidentale qui est marxiste-léniniste de stricte observance. Le PTB se revendique de l’héritage théorique et pratique marxien ‘dans son intégralité’, donc les camps, les massacres, la famine et la mort : cela donne envie !

L’arrivée au pouvoir d’un tel parti jetterait la Wallonie dans la faillite immédiate, avec de probables mesures de saisie de la propriété privée, dans un grand cortège de violences, avant l’inévitable sortie de l’Union européenne et l’avènement, pourquoi pas ? D’un franc wallon qui rivaliserait en inflation avec l’ineffable peso argentin, si vaillant que le président de l’Argentine s’apprête à le remplacer par le dollar américain.

On nous dit : il y a le MR ! Oui, il y a le MR. Mais qu’a obtenu le MR (ensuite du PRL) depuis 50 ans ? Qu’a fait le MR pour éviter à la Wallonie de progresser insensiblement, année après année, sur la pente glissante de l’appauvrissement wallon généralisé ? Où était le MR lorsqu’il se serait agi de mener une opposition réelle, et non le partage des postes avec le PS ? Peut mieux faire — pour dire le moins.

C’est pourquoi l’arrivée en Wallonie de la N-VA serait comme une fouettée d’embruns en plein visage : surprenant d’abord, ensuite plutôt stimulant.

Oh, ne nous leurrons pas : la N-VA ne récolterait pas beaucoup de sièges wallons. Mais il y a des sièges à prendre, dans les provinces du Hainaut, de Liège, peut-être même du Brabant wallon, et ces sièges au fédéral peuvent faire toute la différence.

Car, tout cela concerne au premier titre les Flamands. N’oublions pas que la Wallonie, dernière région d’Europe qui vote à gauche, et massivement, propulse systématiquement à la Chambre un énorme contingent d’élus de gauche et extrême-gauche, qui se réjouissent déjà de mettre en place, en 2024, une nouvelle majorité qui s’emploiera d’une part à ratisser encore un peu plus le contribuable flamand, d’autre part à endetter davantage le contribuable belge, donc essentiellement flamand. Vivaldi II, le retour : the ultimate nightmare !

Par la grâce du financement public, d’ailleurs excessif, la N-VA dispose d’un énorme trésor de guerre : elle a les moyens de ses ambitions wallonnes. Par ailleurs, la N-VA possède un réel savoir-faire, quand il s’agit de lancer un parti de rien vers des scores substantiels, Bart De Wever en témoigne.

Ce qui lui manque, ce sont des hommes. Quand Bart De Wever déclare le weekend dernier, que pour un Wallon, s’engager aux côtés de la N-VA revient à commettre un ‘suicide social’, il n’encourage évidemment pas les vocations. Du reste, il a tort. Après tout, le MR s’est engagé quatre années durant aux côtés de la N-VA dans le gouvernement fédéral, sans que ses dirigeants n’aient été considérés comme des ‘suicidés sociaux’. Il existe, en Wallonie, un vivier d’électeurs et de candidats qui ne demandent pas mieux que se ranger auprès d’un parti de droite sans complexe, qui a fait la preuve de sa valeur et de sa compétence.

Stop à l’anarchie migratoire et pouvoir d’achat : ce sont les deux sujets qui intéressent les électeurs, en Wallonie comme partout en Europe. Que la N-VA structure une offre de qualité sur ces deux thématiques, et la Wallonie lui offrira les sièges qui permettront à la N-VA de faire échec à la camarilla de gauche et d’extrême gauche qui gouverne au fédéral.

Enfin, la structuration d’une N-VA wallonne recréerait, à terme, la possibilité de mettre en place en Wallonie un gouvernement qui débarrasse la Wallonie de cet infâme parasite qu’est le Parti socialiste wallon. Go, Bart, go !

Drieu Godefridi, PhD

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