La précarité énergétique est le programme de l’écologisme
Quant à la réalité doctrinale de l’écologisme, la Belgique offre un aperçu éblouissant.
Rappelons que le système électoral belge est non seulement proportionnel, encore les partis se partagent-ils entre la Flandre et la Wallonie (+Bruxelles). Ce qui signifie que la constitution d’un gouvernement fédéral implique la participation d’un grand nombre de partis, actuellement pas moins de sept : deux partis libéraux, deux partis socialistes, deux partis écologistes et un parti démocrate-chrétien. Déjà, tout un programme !
Cet échafaudage étonnant explique que les deux partis écologistes, qui ne représentent que 14% des sièges à la Chambre des représentants, jouissent d’un pouvoir exorbitant de leur représentativité électorale et parlementaire. Sans les écologistes, pas de majorité parlementaire, donc pas de gouvernement.
Ainsi les écologistes sont-ils en mesure d’imposer leurs priorités.
La principale priorité des écologistes belges est la destruction immédiate, inconditionnelle et définitive de la capacité nucléaire civile belge. En effet, les écologistes haïssent le nucléaire, perçu comme ‘viol’ de ‘Gaïa’ et comme source d’une énergie illimitée relativement bon marché, qui plus est en concurrence avec les énergies ‘renouvelables’ intermittentes que sont le soleil et le vent. Motifs par lesquels les écologistes belges, les plus radicaux d’Europe avec les écologistes allemands, exigent la destruction des réacteurs nucléaires belges pourtant parfaitement amortis, opérationnels et viables, ainsi qu’en attestent toutes les études scientifiques publiées sur le sujet.
Pour pallier l’effondrement dans la production électrique que cette destruction aveugle implique, les écologistes exigent — l’exigence est leur mode d’expression normal — la construction de centrales au gaz, qui émettent quarante (40) fois plus de CO2 que le nucléaire.
Aberration scientifique et économique, la destruction du nucléaire apparaît ainsi par surcroît comme une aberration environnementale. Les écologistes n’en ont cure. Leurs priorités idéologiques l’emportent sur toute considération rationnelle. On a vu une éminence écologiste expliquer que l’augmentation des émissions belges de CO2, ce n’est pas grave, parce que les autres pays vont réduire leurs émissions (sic).
Avec l’Allemagne, la Belgique est l’un des pays européens qui taxe le plus lourdement l’énergie : TVA à 21%, accises — une spécificité belge — sans compter la contribution qui permet de financer les terriblement dispendieuses énergies intermittentes.
Quand, par suite d’évolutions économiques et géopolitiques, les prix du gaz récemment s’envolaient, les ménages et entreprises belges se sont vu présenter des factures obérées de 50%, voire doublées, parfois triplées. De tels tarifs sont impayables pour la majeure partie de la population. Plus exactement : ces factures ne sont payables qu’en sacrifiant d’autres besoins élémentaires. Raison pour laquelle de nombreux ménages renoncent tout simplement à se chauffer, portant désormais à domicile des vêtements d’hiver qui étaient jusqu’ores réservés à l’extérieur. Les plus fragiles — enfants en bas âge, personnes âgées, malades — étant bien entendu les plus exposés, car pour eux, le chauffage n’est pas une option, mais une question de survie.
Lorsque les sept partis de la coalition fédérale s’entendirent sur des mesures pour réduire la morsure de ce fouet énergétique, il apparut que les écologistes s’opposaient catégoriquement — il n’y a d’impératif écologiste que catégorique — à la réduction de la TVA sur le chauffage au gaz.
Il faut savoir que la TVA belge sur le chauffage au gaz, à 21%, est l’une des plus élevées d’Europe. Quand les prix du gaz explosent, le mécanisme de la TVA agit comme une double peine. Si le gaz est à 100, vous payez 121. Que le prix du gaz double, vous payez non pas 221, mais 242.
Dans ce cas de figure, la réduction de la TVA apparait telle une évidence sociale et même simplement humanitaire. Pas pour les écologistes. Pourquoi ? Parce que le gaz est une énergie fossile et qu’il faut en ‘décourager la consommation’. L’assertion est intéressante, venant de ces mêmes écologistes qui exigent de remplacer le nucléaire par… du gaz.
Cette nouvelle équipée punitive des écologistes sur le thème de l’énergie nous révèle crûment leur véritable programme. Nul besoin d’être devin pour l’identifier. Il suffit de lire les déclarations de la Ministre belge de l’énergie — Tinne Van der Straeten, écologiste — ‘le vrai défi est d’éduquer les gens à réduire leur consommation d’énergie.’
Il apparaît ainsi de manière claire, nette, indubitable que la précarité énergétique n’est pas un ‘effet de bord’ de l’écologisme, ou le reflet de leur incompétence.
En parfaite cohérente avec les postulats antihumanistes de leur idéologie, la précarité énergétique est le programme des écologistes.