LA GAUCHE “MAXIMILIEN” CONTRE LES FORCES DU MAL
Un Vénusien débarquant à Bruxelles et lisant la presse francophone, écoutant la RTBF (service public belge), serait fondé à se demander pourquoi et comment ces Belges, réputés dans toute la galaxie pour leur bonhomie, en sont venus à mettre à leur tête un gouvernement nazi présidé par l’obersturmbannführer Francken.
Telle est la tonalité dominante dans la presse francophone, qui nous présente le débat sur l’asile et les “visites domiciliaires” comme un combat entre le Bien et le Mal et il n’est pas jusqu’à l’éditoraliste-en-chef d’un célèbre quotidien qui ne qualifie ceux qui hébergent des clandestins de “Justes”, comme l’étaient ceux qui, sous l’Occupation, hébergeaient des Juifs au péril de leur vie et de celle de leur famille.
En quinze ans, la Belgique a accueilli un million d’immigrés. Ce qui, pour un pays de 10 — désormais 11 — millions d’habitants est considérable, et davantage que la plupart de ses voisins, à commencer par les Pays-Bas et même l’Allemagne, en dépit du “Wir schaffen das!” (Nous en sommes capables !) de Mme Merkel. En Belgique, “Wir schaffen das!” dure depuis quinze ans. La Belgique et son peuple n’ont aucune leçon de générosité ni d’hospitalité à recevoir de quiconque.
Soulignons que la Belgique est soumise aux dispositions du droit européen et aux arrêts des deux juridictions européennes suprêmes qui lui laissent une marge de manœuvre réduite. L’asile est un droit européen, le regroupement familial est de droit européen, l’interdiction d’éloignement collectif est de jurisprudence européenne, etc.
C’est dans cette marge que le gouvernement Michel a décidé de rapatrier les clandestins présents sur son territoire, lorsque ceux-ci refusent — je souligne : refusent — de demander l’asile. Ce faisant, le gouvernement belge se conforme, et strictement, au choix de ses voisins.
La Gauche “Maximilien” — du nom de ce parc bruxellois où se concentrent des migrants économiques refusant de demander l’asile — ne peut le tolérer. Toutefois cette même Gauche refuse par avance de prendre connaissance des résultats de l’enquête visant à déterminer si des personnes furent victimes, à leur retour au pays, de mauvais traitements. Curieux procès que celui-ci qu’on lance mais dont on récuse par avance le verdict !
La Gauche “Maximilien” se récrie encore contre la légalisation de visites domiciliaires destinées à vérifier la présence d’individus ayant épuisé toutes les voies de recours et fait l’objet d’un ordre définitif de quitter le territoire. Outre que le projet légalise une pratique constante en l’assortissant de conditions strictes — comment ne pas s’en réjouir ? — cette même Gauche estime que de telles visites sont légitimes , avec ou sans intervention d’un juge !, lorsqu’il s’agit de prélever l’impôt. Ce qui est tolérable quand il s’agit d’un Belge ne le serait pas quand il s’agit d’un clandestin refusant la légalité ?
Si la Gauche Maximilien souhaite changer les lois — seule expression valable de la souveraineté populaire dans un Etat de droit démocratique — il existe un moyen simple : se présenter aux élections. Tous nos vœux de succès à l’ineffable M. Deswaef dans sa Flandre natale !
Le vrai est que cette Gauche crie, hurle et gigote d’autant plus fort qu’elle sent qu’elle est en train de perdre et le débat rationnel, et le combat politique. Car, si l’on veut trouver de vraies alternatives à la politique belge qui, même sous Michel, reste objectivement l’une des plus ouvertes de l’Occident, c’est vers l’Europe centrale et les Etats-Unis qu’il faut regarder. Plusieurs pays d’Europe centrale ont décidé de retrouver la pleine maîtrise de leurs frontières, et ont pris des mesures efficaces en ce sens. Aux Etats-Unis, la majorité républicaine est en passe d’abolir le regroupement familial, non pour fermer les frontières, mais pour mettre en place des circuits d’immigration choisie au profit de personnes qui embrassent les valeurs américaines.
La Gauche Maximilien se radicalise parce qu’elle perd la partie. Cela ne lui donne pas le droit de recourir à la violence, ni de procéder à des comparaisons avec l’Allemagne nazie ou la France de Pétain. Ces comparaisons sont une injure à la mémoire des victimes.