Black Lives Matter : marxisme ou néo-nazisme ?

Drieu Godefridi
4 min readDec 3, 2021

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Dans sa dernière campagne, le mouvement « Black Lives Matter » (BLM) appelle à « Acheter Noir » pour célébrer un « Noël Noir » :

Régulièrement, BLM appelle au boycott des « commerces blancs », ie les commerces tenus par des Blancs ou dont les actionnaires ne sont pas majoritairement noirs (‘Black Lives Matter calls for month-long boycott of ‘white companies’). Posons-nous quelques instants pour réfléchir à la portée de ce message, récurrent et même structurant du mouvement « BLM ». Acheter Noir. Ne pas acheter Blanc, « Jaune », hispanique, turc ni arabo-musulman. Noir. Tout Noir. Rien que Noir. NOIR.

Interrogeons-nous : s’agit-il d’un Noir figuré, d’un Noir fantasmé, d’un Noir métaphorique, d’une Négritude poétique, sociologique ou sociale ? Bien sûr non, il s’agit de la couleur de la peau. Exclusivement de la couleur de la peau. Noir !

Des questions sautent à l’esprit : les commerces tenus par des métis sont-ils disqualifiés quand il s’agit d’« acheter Noir » ? Quelle est le degré de teinte non-noire à partir duquel intervient cette disqualification ? Quid du commerce tenu par le fils d’un Asiatique et d’une femme soudanaise ? Un Juif séfarade à la peau très foncée mérite-t-il le précieux label ?

En somme : quel est le degré de pureté raciale noire qui est requis pour bénéficier du précieux label racial « BLM » ?

Ces questions sont importantes, car il faut éviter les injustices : des Africains ont la peau fort claire. Devront-ils produire un certificat génétique ? Des extraits d’acte de naissance sur trois générations, comme les Juifs dans l’Allemagne des années trente (lois de Nuremberg, 1935) ? Des escouades « BLM » viendront-elles effectuer in situ des prélèvements sanguins pour attester la Pureté Raciale Noire ?

L’auteur du massacre de Waukesha (21 novembre 2021), Darrell Brooks, 39 ans, est un militant farouche et forcené de « Black Lives Matter », ses comptes sociaux en attestent (MathBoi Fly = Darrell Brooks) :

Comme ils attestent de sa haine inextinguible contre les Blancs parce que blancs. À Waukesha, Darrell Brooks a percuté volontairement quarante personnes avec son véhicule, dans leur écrasante majorité des personnes âgées et des enfants, en tuant six. Six morts. Tous blancs. La haine tue. La haine dans les « lettres » et les idées jamais ne s’y cantonne.

Les comptes sociaux de Darrell Brooks, le militant BLM, témoignent également de son admiration sans borne pour un homme d’Etat allemand des années trente et quarante : un certain Adolf Hitler. Car Darrell Brooks est un antisémite au format bestial et viscéral, sur le thème : « HITLER AVAIT RAISON » :

Militant « Black Lives Matter » et admirateur d’Adolf Hitler : il faut être ivre d’idéologie pour y voir la moindre contradiction. Darrell Brooks est idéologiquement cohérent.

En effet, les bases doctrinales du mouvement BLM sont claires : toute inégalité matérielle dans la société américaine, en défaveur des Noirs, est une injustice qui doit être corrigée, au besoin par la violence. Comme le souligne justement Pamela Paresky, l’épistémologie complotiste anti-rationnelle de cette doctrine néo-raciste, rivée aux divergences matérielles comme « preuve » de l’injustice, ne peut pas ne pas instituer le Juif en premier bénéficiaire donc coupable ultime du « système » (“Critical Race Theory and the ‘Hyper-White’ Jew”, Sapir — A Journal of Jewish conversations, printemps 2021) :

« Cela pose évidemment un problème particulier pour les Juifs, qui représentent environ 2 % de la population américaine. Une proportion beaucoup plus élevée de Juifs que de non-Juifs fréquentent l’université. Les Juifs représentent une part surdimensionnée des lauréats de prix importants, comme les prix Nobel. En 2020, sept des 20 Américains les plus riches étaient juifs. Dans pratiquement toutes les grandes industries et institutions américaines, les Juifs occupent des rôles de direction disproportionnés par rapport à leur nombre démographique global. »

Par les motifs qui le fondent, le néo-racisme « BLM » exècre davantage encore la figure du « Juif » que celle du « Blanc ». Darrell Brooks n’est pas un hérétique.

Conclusion

Taxer le mouvement « BLM » de marxiste au prétexte qu’il exige une redistribution des revenus — au seul profit de la « race noire », bien entendu — est faible, un peu lâche mais surtout faux. Par son racisme forcené, la pure haine raciale qui en est le ferment et l’horizon, sa discrimination selon le critère exclusif de la race, le mouvement « BLM » s’apparente bien davantage à une novation du nazisme qu’à du marxisme, même rénové.

On peut nier la réalité quand elle effraie, c’est toujours plus commode et rassurant.

Le vrai est que la Gauche américaine couve en son sein la haine raciale la plus brûlante et l’antisémitisme le plus « pur » et décomplexé qui ont jamais « fleuri » en Occident depuis 1945.

Bien nommer les choses, c’est ajouter au bonheur du monde.

Essai sur le néo-racisme de la Gauche au XXIe siècle

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